Les projections
Le contexte économique français renforce cette nécessité. Indépendamment des opinions sur le système de retraite par répartition, sa viabilité à moyen-long terme est incertaine.

La puissance des intérêts composés.

La nécessité de planifier tôt pour maximiser cet effet.

L'importance de la formation pour effectuer des choix éclairés en adéquation avec le mode de vie que l’on souhaite.
Le contexte économique français renforce cette nécessité.
"Indépendamment des opinions sur le système de retraite par répartition, sa viabilité à moyen-long terme est incertaine. Les réformes récentes menées ne suffiront pas à garantir sa pérennité. Il est donc essentiel de réfléchir aux ressources dont on disposera lorsqu'on ne pourra plus travailler.
Dans des pays comme les États-Unis, cette réalité est intégrée depuis longtemps, ce qui explique une culture de l'investissement plus prononcée.
De plus, certaines opportunités d'investissement se réduisent avec le temps. La période propice pour utiliser l'effet de levier de la dette est relativement courte (cela devient compliqué à partir de 60 ans). Il est donc judicieux d'en tirer parti.
En France, les conditions de financement bancaire pour l'immobilier sont particulièrement avantageuses, notamment grâce aux taux fixes qui protègent l'investisseur sur des durées pouvant aller jusqu'à 25 ans !"
– Richard Michaud
« L'argent reste un tabou en France, mais peut-on vraiment se permettre de ne pas en parler ? »
Dans un monde où l’inflation grignote le pouvoir d’achat et où les parcours professionnels deviennent plus incertains, comprendre et gérer ses finances n’est plus une option, mais une nécessité.
Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'interviewé Richard Michaud, Créateur du podcast et de la newsletter Inside Banking et Ambassadeur WILL SOCIETY et Chiara Operto, Top Voice Linkedln Finance 2024 et Co-Fondatrice & CEO de EDGE Skills exploitant ce sujet.
Un enjeu majeur pour la jeunesse
"L'éducation financière est un enjeu crucial pour la jeunesse d'aujourd'hui. Malheureusement, le système éducatif français n'accorde pas suffisamment de place à la gestion des finances personnelles. L’école ne forme pas nos jeunes à la finance.
Je suis diplômé d’un Master Banque-Finance et je n’ai jamais eu dans mon parcours éducatif un cours sur la gestion des finances personnelles. Cela en dit long sur l’absence d’éducation financière à l’école, et plus largement le tabou de l’argent en France.
Parler d’argent, ce n’est pas nécessairement vouloir devenir riche (si tant est qu’on s’accorde sur la définition d’un « riche »).
Il s'agit avant tout de comprendre et de maîtriser ses ressources : analyser ses dépenses et ses revenus, identifier ses besoins actuels et anticiper ceux à venir. Établir un budget permet de planifier son avenir et de prendre des décisions éclairées.
En matière de finances personnelles, l'avenir appartient à ceux qui planifient !
In fine, le but n’est pas d’accumuler de l’argent pour devenir riche, mais d’avoir suffisamment d’argent pour être libre de faire ce qu’on a envie de faire. Et ça, ça n’a pas de prix.
Le combat pour l’éducation financière est important parce que les Français sont de bons épargnants mais de très mauvais investisseurs. Cette distinction est essentielle, car une épargne non investie perd de sa valeur avec le temps en raison de l'inflation."
– Richard Michaud

Épargner, c’est bien. Investir, c’est mieux !
"L’éducation financière est un sujet clé pour la Gen Z, et pourtant, c’est un domaine où elle est encore largement en retard. Aujourd’hui, on pense beaucoup à l’argent (pourtant c’est encore tabou) : des salaires élevés attendus à la sortie d’école, de l’envie de sécuriser son avenir, de liberté financière… Et pourtant, alors qu’on n’a jamais eu autant d’accès à l’information, beaucoup hésitent encore à investir.
Selon un sondage récent, seuls 13 % des Français ont investi ou placé leur argent dans des actifs financiers. La plupart procrastinent, ont peur de perdre ou ne savent simplement pas par où commencer. Beaucoup pensent encore que leur richesse se limite au solde de leur compte bancaire, alors qu’en réalité, laisser son argent dormir sans le faire travailler est une erreur qui coûte cher, surtout en période d’inflation.
L’un des grands freins à l’investissement, c’est le manque d’éducation financière. En France, on apprend à résoudre des équations à l’école, mais pas à gérer un budget, investir intelligemment ou comprendre les bases de la fiscalité. Une majorité de jeunes passe à côté des opportunités qui pourraient les aider à sécuriser leur avenir.
Pendant ce temps, dans d’autres pays comme les États-Unis, des jeunes adultes ont déjà investi et dès le plus jeune âge ils apprennent à placer leur argent.
Et pourtant, investir, ce n’est plus réservé aux élites. Avec quelques euros par mois, c’est tout à fait possible de commencer à construire son patrimoine de manière simple et progressive.
L’objectif n’est pas de devenir riche du jour au lendemain, mais d’apprendre à faire fructifier son argent intelligemment et à prendre de bonnes habitudes financières le plus tôt possible."
– Chiara Operto
Faut-il investir dès le plus jeune âge ?
"Lorsqu’on parle d’investissement, on pense souvent à l’immobilier, à la bourse, aux cryptomonnaies. Mais à mon sens le premier investissement à faire est d’investir en soi-même.
Se former à l’économie c’est se donner une clef de compréhension du monde qui nous entoure. Se former à la finance personnelle, c’est se donner les moyens de vivre la vie qu’on a envie de vivre.
Se former, c’est se donner la possibilité d’investir dans quelque chose qu’on comprend. Se former, c’est donner à son argent la possibilité d’avoir un impact favorable pour la société, en le fléchant vers des causes qui nous sont chères (environnement, social, etc.).
Et plus on commence à investir tôt, plus c’est « facile » en raison de la fameuse règle des intérêts composés, ou de la « boule de neige ». Si j’investis 100€ par mois à partir de 18 ans et pendant 40 ans, j’aurai accumulé un effort d’épargne de 48 000€.
En plaçant cet investissement de manière diversifiée en Bourse, par exemple via des ETF, avec l’hypothèse d’un rendement moyen annuel de 5% réinvesti (hypothèse inférieure au rendement historique des marchés boursiers), j’aurai à la fin plus de 145 000 euros."
- Richard Michaud
Investir : Le bon moment, c'est maintenant ?
"Investir tôt, oui, mais sans se précipiter. Il n’y a pas de formule magique : pour que ça paye, il faut comprendre ce que l’on fait. L’investissement, ce n’est pas juste mettre de l’argent quelque part et attendre un miracle, c’est avant tout une question de stratégie et de connaissance. Il est essentiel de prendre le temps de se renseigner, de comprendre son propre profil d’investisseur (quelle est votre tolérance au risque ?) et de choisir les placements qui correspondent à vos objectifs.
L’objectif n’est pas seulement d’investir, mais de faire en sorte que votre patrimoine fructifie intelligemment.
Commencer dès le plus jeune âge, même avec 50 euros par mois, permet de profiter de l’effet cumulatif. Avec un rendement moyen de 6 %, cela peut représenter environ 20 000 euros en 20 ans, une somme qui rembourse déjà un prêt étudiant pendant que vous étiez encore en cours. Pourtant, beaucoup de Français pensent encore que l’épargne classique suffit, alors qu’en période d’inflation, laisser son argent dormir sur un compte bancaire revient à perdre du pouvoir d’achat.
Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi simple de s’informer et d’apprendre à investir. Entre YouTube, les réseaux sociaux, les newsletters et les podcasts, l’accès à la finance s’est démocratisé. Des podcasts, des chaînes Youtube, ou encore des fondateurs comme Mounir Laggoune, CEO de Finary, proposent du contenu accessible et concret.
On n’a plus d’excuse pour dire qu’on ne sait pas par où commencer.
Mais je suis partagée sur l’idée d’investir immédiatement. J’ai moi-même attendu avant de me lancer, car je pense que pour obtenir un vrai retour sur investissement, il peut être intéressant d’attendre d’avoir une somme plus conséquente. Bien sûr, il ne faut pas rester inactif, mais la diversification est clé : ne pas tout mettre au même endroit et équilibrer entre sécurité et rendement.
Évidemment, ce n’est pas en investissant 50 euros par mois qu’on devient riche. Par contre, c’est un levier à exploiter. J’ai commencé avec des placements prudents comme les ETF (moi qui étais totalement riscophobe), et avec le temps, j’ai osé aller plus loin : investissement en startups, participations dans des entreprises… et là, j’ai vu de vrais retours. J’ai aussi appris à mieux comprendre et mesurer le risque.
Ce qui semblait flou ou effrayant au début devient une compétence précieuse une fois qu’on passe à l’action et surtout quand on s’est informé !"
– Chiara Operto
Gen Z : La génération de l’éducation financière ?
"Les Français, et plus largement les européens, ont un niveau d’éducation financière préoccupant.
Selon les dernières données de l’OCDE publiée fin 2023, seulement 56% des Français disposent d’une connaissance financière de base. Les questions de cette étude concernent des concepts indispensables à la compréhension des mécanismes économiques et financiers (inflation, taux d’intérêt, etc.). Près d’un français sur deux n’a donc tout simplement pas les armes pour construire les fondations de ses finances personnelles.
La bonne nouvelle c’est que les choses s’améliorent ! La Gen Z (génération née entre 1997 et 2012) manifeste un intérêt croissant pour ces sujets. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans leur éducation financière, bien que des précautions soient nécessaires pour éviter les arnaques.
Cette génération adopte également des pratiques d'investissement inspirées des pays anglo-saxons et épargne pour diverses raisons, y compris la préparation de la retraite.
Les statistiques de l’AMF en attestent. Dans une publication d’octobre 2024, l’AMF indique avoir observé plus d’un million de nouveaux investisseurs sur les marchés financiers depuis 2020. Il s'agit principalement de jeunes, dont plus de 50 % détiennent des crypto-actifs. Ils s’informent principalement auprès de leur entourage ou sur les réseaux sociaux.
Les ETF sont également un franc succès auprès de la jeune génération : un tiers de 18-23 ans ont déjà acheté un ETF. D’après l’AMF, le nombre d'investisseurs ayant réalisé au moins une transaction sur ETF a été multiplié par 4 entre 2019 et 2024. C’est le signe d’un changement sociétal profond.
Je le vois clairement sur mon réseau social de prédilection, LinkedIn, avec une explosion du nombre de créateurs sérieux sur les sujets d’éducation financière. On est très loin des « influenceurs Dubaï » des débuts !
Parallèlement, de nouvelles solutions d'investissement numériques voient le jour, rendant l'accès aux marchés financiers plus simple et rapide. Il n'a jamais été aussi facile d'investir, ce qui est en phase avec l'attrait de la génération Z pour l'instantanéité.
En conclusion, l'éducation financière est un enjeu majeur pour la génération Z. Se former dès le plus jeune âge permet de prendre des décisions éclairées, d'optimiser son patrimoine et de préparer sereinement son avenir financier."
– Richard Michaud
Gen Z et indépendance financière : Entre ambition et pièges à éviter
Je suis totalement alignée. On observe un vrai changement de mentalité avec la Gen Z, qui cherche à s’émanciper financièrement et à ne plus dépendre d’une entreprise toute sa vie.
Cette génération s’intéresse à l’investissement non seulement pour faire fructifier son argent, mais surtout pour gagner en liberté et reprendre le contrôle sur son avenir.
Cependant, il y a un risque : cette volonté d’aller vite, très vite.
L’accès illimité à l’information est une chance, mais aussi un piège. On peut tout apprendre en quelques clics, mais encore faut-il savoir trier entre les bonnes pratiques et les promesses irréalistes qui circulent sur les réseaux sociaux. L’éducation financière doit jouer un rôle clé pour éviter que cette soif d’indépendance ne mène à des erreurs coûteuses.
C’est justement à l’éducation d’évoluer pour accompagner ce mouvement. Aujourd’hui encore, l’école nous apprend à résoudre des équations complexes, mais pas à gérer un budget, à comprendre les marchés financiers ou à investir intelligemment. Il faut intégrer ces sujets dès le plus jeune âge pour éviter que la gestion de l’argent reste un savoir réservé à une élite.
Plus on donne aux jeunes les bons outils pour comprendre les finances, plus ils seront capables de prendre des décisions éclairées et d’assurer leur avenir sans dépendre uniquement d’un salaire fixe.
En bref, la Gen Z a l’ambition et l’envie de bien faire. Maintenant, il faut leur donner les moyens de transformer cette volonté en actions intelligentes et durables.
– Chiara Operto